Les examens nationaux de la session 2025 de l’enseignement pré-universitaire pourraient être perturbés en raison des revendications du Syndicat National de l’Éducation (SNE), un membre de l’intersyndicale de l’éducation. Selon Michel Pépé Balamou, secrétaire général du SNE, depuis février 2024, date l’intersyndicale (composée du FSPE, SLECG, et SNE) a déposé une plate-forme revendicative auprès des ministères du Travail et de la Fonction publique, ainsi que de l’Enseignement pré-universitaire et de l’Alphabétisation.
Les principales demandes des syndicats portent sur plusieurs aspects cruciaux du système éducatif. Ils réclament notamment la révision du statut particulier de l’éducation, la régularisation de la situation administrative des enseignants, le paiement des arriérés de salaire des enseignants locaux, ainsi que des primes des enseignants contractuels communaux non retenus. De plus, l’intersyndicale exige la régularisation définitive de la situation de certains enseignants, le déblocage des salaires et une meilleure gestion de la subvention allouée à l’éducation. Parmi les autres revendications figurent les primes de fonctions des chefs d’établissements scolaires. et l’introduction d’une carte d’assurance maladie pour les enseignants.

Le camarade Balamou a clairement averti que si ces revendications restent sans réponse, des perturbations pourraient survenir lors des examens nationaux à la fin de l’année scolaire. « Si rien n’est fait dans les jours et semaines à venir, nous allons brandir le chiffon rouge de la grève, notre arme redoutable et ultime, tout en utilisant les moyens légaux pour faire aboutir nos points de revendications inscrits dans notre plate-forme revendicative et notre lettre de rappel », a-t-il déclaré, ce lundi 3 mars 2025.
Il a ensuite rappelé que, par le passé, en juin 2006, les enseignants avaient déjà empêché la tenue des examens nationaux afin de revendiquer un statut particulier digne de ce nom. « Trop c’est trop », a-t-il ajouté, soulignant l’intensité du mécontentement des enseignants.
Un autre point de friction concerne les prélèvements de 5% opérés depuis un an et demi sur les salaires indiciaires des enseignants pour l’assurance maladie. Michel Pépé Balamou a révélé que ces prélèvements sont effectués sans que les enseignants ou leurs familles ne bénéficient de prise en charge médicale, que ce soit à Conakry ou à l’intérieur du pays. « Les enseignants sont victimes de cette situation, et ce qui choque le plus, c’est l’écart de traitement entre l’enseignement supérieur et le pré-universitaire », a-t-il déploré.
En effet, le statut particulier de l’enseignement supérieur prévoit des primes attractives telles que la prime de préparation de 500 000 GNF, la prime de craie de 500 000 GNF, ainsi que des indemnités de logement et de transport respectivement de 1 000 000 GNF chacune, des avantages dont les enseignants du pré-universitaire, de l’enseignement technique et de la formation professionnelle sont exclus. « Nous pensons que ces primes doivent être attribuées à tous les enseignants, quel que soit leur niveau ou type d’établissement. Enseignant égal à enseignant », a insisté le porte-parole du SNE.
Pour les syndicats, il s’agit d’une question de justice et d’égalité. « Nous préparons tous des leçons, nous utilisons tous la craie, nous utilisons les transports en commun, et nous vivons tous en location. Il est donc primordial que ces primes soient réparties de manière équitable entre tous les enseignants », a-t-il conclu, en précisant que ces revendications étaient des préalables non négociables.