C’est bien beau de dire partout que l’on va élaborer une constitution qui défie le temps et qui résiste à toutes les tentations. Mais la réalité des choses et les approches utilisées, ne trahissent-elles pas systématiquement ces vœux et prétentions ? De nos jours, quelles sont les évidences ?
> De ce qui apparaît, c’est le CNT et son président qui sont au premier plan pour cette tâche. Mais en réalité, les véritables meneurs étant toujours dans l’antichambre du pouvoir, posons-nous la question sur la crédibilité et la légitimité de ceux pilotent le projet dit de nouvelle constitution. Cela nous permettra déjà de clairement comprendre sa portée et son avenir.
> La conduite solitaire et arrogante de la transition, au mépris des dispositions de sa propre charte, expose la “nouvelle future” constitution à tous les risques de se voir balayer d’un revers de la main par un président bien ou mal élu; cela pour déficit de large consensus (seule source de légitimité) dans son élaboration, et bien d’autres raisons valables que la démarche en cours est en train de fabriquer.
> Le fait de ne pas tirer les leçons de nos échecs et solder les comptes des travers de notre système de gouvernance, expose notre pays à des risques permanents de coups d’État civils et militaires; cela d’autant plus que les mêmes causes produisent toujours les mêmes effets (les veilles habitudes ont la peau très dure).
En fait, les gènes du véritable problème de notre société demeurent toujours et se traduisent en jeu de dupes en forme de cycle vicieux : les dirigeants civils échouent dans la gouvernance et les chefs militaires se donnent une raison d’intervenir sur le champ politique en profitant de la faiblesse des institutions et du manque de maturité des populations qui croient naïvement que les uns sont différents des autres alors qu’ils sont tous responsables et complices dans l’échec du pays. Donc c’est évident qu’on bouge, mais c’est pour tourner en rond.
Dans mon livre #AgirPourLaGuinée, j’ai clairement traité cette problématique en m’interrogeant en ces termes : “La Guinée aurait-elle un problème de constitution ou de grandeur de ses dirigeants ?”. Je vous invite à le lire pour découvrir ma contribution sur ce sujet. Pour ma part, j’estime que le débat dit constitutionnel en cours est mal posé; donc la viabilité du projet est questionnable.
Bonne chance à la Guinée !
Aliou BAH
Président du MoDeL