Le procès des événements du 28 septembre 2009 se poursuit au tribunal de première instance de Dixinn délocalisé dans l’enceinte de la Cour d’appel de Conakry. Ce mardi 11 avril 2023, c’est Dr Ben Youssouf Keita, ancien membre du bureau politique de l’UFDG qui est entendu en temps que partie civile.
A la barre, Dr Ben Youssouf Keita, a fait savoir au tribunal qu’il ne va augmenter ni diminuer son témoignage sur ce qu’il a vécu le 28 septembre 2009. Ensuite, il a fait des graves accusations contre Colonel Abdoulaye Chérif Diaby, ministre de la santé, au moment des faits.
« Je vais chercher à comprendre pourquoi le ministre de la Santé à l’époque, qui avait prêté le serment d’Hippocrate, n’a pas agi comme un médecin. S’il a préféré être militaire, il doit renoncer au titre de médecin, car ce jour-là, il n’a pas été un homme assermenté en médecine », a fait savoir le Dr Ben Youssouf Keita.
Et d’enfoncer le clou, « il(Chérif Diaby) n’a pas eu la pitié qu’un médecin doit avoir envers ceux qui souffrent. Nous, les médecins, sommes tenus de soigner même notre ennemi qui a peut-être tué notre famille ou blessé nos proches, en temps de guerre. En temps de paix, nous avons encore plus de devoir envers nos compatriotes qui exercent leur droit de manifester ».
« Le ministre de la Santé n’a pas eu le regard qu’il aurait dû avoir envers les blessés. Il n’a pas partagé notre douleur. Ce qui nous a encore plus choqués, c’est que certains militaires qui l’accompagnaient ont donné des coups de pied à ceux qui étaient là. Lui-même n’a pas frappé, mais il n’a pas non plus eu l’attitude qu’il aurait dû avoir. En réprimandant ceux qui étaient là en leur demandant pourquoi ils manifestaient, il a donné le courage aux autres de se comporter ainsi », a-a-t-il accusés.
Salimatou Barry