En Guinée, la planification familiale est un défi qui reste à relever par la population. Selon l’Enquête démographique et de santé (EDS 2018), réalisée par l’Institut national des statistiques, 11% des femmes dont l’âge varie entre 15 et 49 ans en union utilisent une méthode quelconque de planification familiale. Tandis que 52% des femmes de 15 à 49 ans non en union et sexuellement actives utilisent une méthode de planification familiale.
La même étude précise que les méthodes les plus fréquemment utilisées par les femmes non en union et sexuellement actives sont le condom masculin avec 16%, 12% utilisent des implants, les injectables à 10% et la pilule à 7%.
Face au faible taux des femmes qui utilisent la planification familiale, des organisations de la société civile ont organisé des campagnes pour inciter les populations à utiliser un moyen de contraception.
Pour inverser cette tendance, plusieurs organisations regroupées dans une coalition appelée Jeunes Ambassadeurs pour la Santé de la Reproduction et la Planification Familiale organisent des campagnes pour encourager les femmes à faire recours à la planification.
Selon Oumou Hawa Diallo, membre du Club des jeunes filles leaders de Guinée, étant donné les retours reçus sur le terrain, la campagne a été une réussite. “D’un côté, le retour a été favorable parce qu’elles s’engagent à aller auprès des professionnels de santé pour se planifier et elles ont tous les éléments nécessaires pour leur bien-être. Par contre, d’autres femmes, ancrées dans les valeurs culturelles, ont du mal à accepter cela”, a-t-elle expliqué.
Ces campagnes sont souvent axées sur la méthode DMPA-SC. Le DMPA-SC, c’est le dépôt de l’acétate de médroxyprogestérone en sous-cutané, c’est un produit contraceptif injectable renouvelable tous les trois mois, soit 12 semaines.
Selon Dr Aicha Doumbouya, en service au Centre médical communal de Matam, dès que l’utilisation de la planification diminue, “il y a des plans d’actions que nous mettons en place, y compris des activités de conseil et des campagnes de prise en charge gratuites. Ce qui élève les chiffres d’utilisation”.
Les avantages du planning familial
Le planning familial a plusieurs avantages pour un couple. “Les avantages incluent non seulement un coût abordable, mais aussi une méthode qui peut couvrir jusqu’à trois mois. Cela protège la femme des grossesses non désirées. Cela lui permet d’espacer convenablement les naissances de ses enfants”, a fait savoir Dre Doumbouya.
D’après les experts, certaines méthodes de planification familiale, comme les préservatifs, permettent également d’éviter les infections sexuellement transmissibles. Le planning renforce les droits des populations à choisir le nombre d’enfants qu’elles souhaitent avoir et à déterminer l’espacement des naissances.
Les inconvénients de la méthode DMPA-SC
Comme toutes les méthodes de planification familiale, la méthode DMPA-SC a aussi ses inconvénients. Selon Dre Doumbouya, des effets secondaires peuvent se manifester pendant les menstruations de la femme. À cette période, elle va saigner en quantité abondante et ressentir de légères douleurs. Outre les menstruations, la femme peut avoir des saignements après cette période. “D’autres documents nous indiquent que cela peut entraîner une prise de poids chez certaines clientes. Chaque organisme réagit de manière différente à un produit. Pour certaines, elle ne présente aucune particularité”, a-t-elle précisé.
Par ailleurs, elle invite les femmes qui souhaitent se planifier à se diriger vers des structures de santé appropriées afin de recevoir ces méthodes de planification familiale. En le faisant, elles se protègent contre le risque de provoquer un avortement en cas de grossesse non désirée.
Bhoye Barry