Dans un communiqué lu hier à la télévision nationale, signé depuis le 21 avril, le CNRD, la junte au pouvoir informe qu’Alpha Condé qu’il a renversé le 5 septembre dernier, est libre. « Toutefois », précise le communiqué, « il demeurera à l’actuelle résidence de son épouse jusqu’à l’achèvement des travaux de reconstruction de son domicile privé. Tout en continuant de bénéficier d’une protection adéquate, il pourra recevoir à sa demande les membres de sa famille biologique, politique, des amis ou proches ».
Les mots ont leur sens. Rappelons que « toutefois », selon le Petit Larousse, est un adverbe visant à apporter un correctif à une énumération ou à en limiter la portée.
En un mot ou en mille, la « liberté » accordée à Alpha Condé a une portée limitée. Cela d’ailleurs saute aux yeux. Le CNRD lui choisit pour lui sa demeure, et le met sous tutorat. Car il faut bien demander avant de recevoir qui, il veut. Quelle drôle de liberté !
Le silence du communiqué du CNRD, sur certains éléments déterminants pour la liberté, est assourdissant : Est-il libre de ses mouvements ? Ses téléphones et son passeport lui ont-ils été retournés ? Peut-il parler à la presse ? etc.
En attendant, rappelons que la décision du CNRD est prise quelques jours avant l’ultimatum de la CEDEAO qui tient, entre autres, à la liberté d’Alpha Condé ; mais aussi quelques jours après que le parti d’Alpha Condé a décidé de se retirer de toutes les activités organisées par les tombeurs de son champion. Ce qui fait dire à des observateurs que le geste minimalisé de ceux-là en faveur de celui-ci obéit à de petits calculs politiciens.
Edito de Guinee7