L’inondation de Conakry : le symptôme d’un pouvoir corrompu et déconnecté (Alpha Condé)
Nos cœurs sont avec vous, les victimes de ces inondations.
À tous ceux qui ont tout perdu, à ceux qui vivent dans la peur, sachez que votre douleur est entendue. Ce qui vous arrive n’est pas une fatalité. C’est la conséquence directe des choix égoïstes d’un pouvoir qui vous a délaissés. Mais ne perdez pas espoir. La fin de ce régime est proche. Le peuple de Guinée finira par se relever, et l’État, une fois restauré par la volonté du peuple, prendra enfin ses responsabilités pour vous protéger et vous soutenir. Votre courage ne sera pas vain.
Chaque année, la même tragédie se rejoue sous nos yeux : Conakry se noie. Pourtant, les pluies diluviennes ne sont pas un événement imprévisible, mais le cycle naturel de notre climat. Ce qui est choquant, ce n’est pas la pluie, c’est l’inaction. Ce n’est pas une fatalité, c’est un échec monumental de la part du pouvoir en place. Ce n’est pas la pluie qui submerge la capitale, c’est l’incurie coupable d’un pouvoir qui a choisi le pillage plutôt que la gouvernance. Les inondations ne sont plus une fatalité, elles sont la conséquence directe d’une corruption éhontée et d’un mépris total pour la vie des citoyens.
Ce désastre est le résultat d’une incurie et d’un manque de planification flagrants. Face à un phénomène météorologique connu de tous, la réponse de l’État se résume à une inaction coupable. Pendant que nos concitoyens luttent pour leur survie, perdent leurs biens et vivent dans la peur de la prochaine averse, les responsables semblent ignorer la réalité. La population de Conakry vit avec l’angoisse au ventre, terrifiée à l’idée que la prochaine pluie emporte tout sur son passage. Nous ne sommes que le 1er août, et le pire est peut-être encore à venir.
La Guinée est un pays riche, mais son peuple s’appauvrit chaque jour davantage. L’argent, qui devrait servir à bâtir des infrastructures solides et à les entretenir, est méthodiquement siphonné par un pouvoir dont la seule priorité est le pillage économique. Pendant que des milliards de francs sont détournés, toutes les infrastructures du pays se détériorent, faute d’entretien. Le système financier est exsangue, illiquide, et le panier de la ménagère est asphyxié par une inflation galopante. Le peuple guinéen ne voit aucun retour sur les richesses de sa nation.
Le scandale est d’autant plus criant que l’argent ne manque pas, mais les priorités sont ailleurs. La preuve de cette déconnexion abyssale est sous nos yeux. Au lieu d’allouer des fonds pour l’assainissement et la prévention, des milliards sont dépensés quotidiennement pour une communication de propagande indécente. L’objectif ? Glorifier un putschiste, soutenir son parjure, et maintenir la confiscation des libertés individuelles et du choix du peuple. C’est un affront à la dignité et à la sécurité de ceux qui luttent pour leur survie.
Les inondations de Conakry ne sont que le symptôme le plus visible de la maladie qui ronge le pays. Elles sont le miroir d’un système qui a choisi de s’enrichir au détriment de ses citoyens, les laissant littéralement se noyer dans la misère et l’insécurité. C’est une preuve flagrante du décalage entre le pouvoir et le peuple, car ces inondations à Conakry ne sont pas un problème climatique, mais le miroir d’une gouvernance défaillante qui échoue à protéger et à servir ses citoyens.
Mais ne perdez pas espoir. Le peuple de Guinée est résilient.
Professeur Alpha Condé
Président de la République