La route reliant Bissikrima à Dinguiraye, en Guinée, est devenue un véritable cauchemar pour les usagers. Depuis des décennies, ce tronçon n’a jamais été bitumé, créant des conditions de circulation extrêmement difficiles, tant pendant la saison des pluies que pendant la saison sèche.
Moustapha est un commerçant de la localité qui emprunte cette route au moins trois fois par semaine, pour se rendre à Toroko à Dabola ou dans d’autres villes voisines. Sa frustration est palpable, car malgré l’importance de cette voie, elle reste dans un état déplorable depuis des nombreuses années. « Cette route n’a jamais connu de bitume. Pendant la saison des pluies, c’est la boue qui nous fatigue, et pendant la saison sèche, c’est la poussière. C’est le seul tronçon dans cet état en République de Guinée. Dans plusieurs villes, l’État a goudronné des ruelles moins fréquentées par rapport à la route de Bissikrima – Dinguiraye », déclare-t-il avec amertume.
Mamadou Bailo Sow, un autre citoyen, partage le même sentiment : « Je suis né et j’ai grandi ici, et cette route n’a jamais connu de bitume. Parfois, on se demande si Dinguiraye et Dabola ne sont pas des villes oubliées. Tous les régimes qui se sont succédé n’ont jamais pensé à goudronner cette route », déplore-t-il.
Le calvaire des habitants de cette zone semble interminable. Ils naviguent dans un cycle infernal : la saison des pluies, marquée par la boue, et la saison sèche, caractérisée par la poussière.
Aguibou Sow, un habitant de Toroko, souligne l’incohérence des cadres originaires de la région. « Il y a beaucoup de cadres, certains ministres ou députés, originaires de Dabola ou de Dinguiraye, qui empruntent cette route, mais ils n’ont jamais rien fait pour améliorer son état. Pourtant, en Guinée, on voit souvent des localités transformées dès qu’un natif accède à une position influente, ce qui n’a jamais été le cas ici », regrette-t-il.
Les observateurs s’interrogent également sur la gestion des ressources locales, notamment celles issues de la Société minière de Dinguiraye (SMD). Fodé Almamy questionne la destination des fonds générés par l’exploitation minière, qui n’ont manifestement pas été investis dans l’amélioration des infrastructures routières.
Face à cette situation, les habitants lancent un appel au ministère des Infrastructures et des Travaux publics pour que cette route soit enfin inscrite parmi les priorités nationales. Ils espèrent que le régime du CNRD relèvera ce défi et mettra fin à leur calvaire, permettant ainsi un développement harmonieux de la région.