Pourquoi le gouvernement cherche-t-il désespérément de l’argent alors qu’il a 99 millions de dollars à portée de main ?

Projet Simandou

L’affaire des 99 millions de dollars continue de nourrir le débat public. Avant que le Président de l’UFDG n’y fasse référence publiquement, en s’appuyant sur une dénonciation du Conseil national de la transition (CNT), ce sujet pourtant essentiel pour le pays était soigneusement évité. Pourtant, les faits remontent à loin.

Ce montant avait été inscrit dans la Loi de finances rectificative 2024 comme recette administrative attendue. Mais avant d’être interpellé publiquement par la voix autorisée d’El Hadj Cellou Dalein Diallo, le gouvernement n’a jamais expliqué pourquoi cette recette budgétisée n’avait pas été encaissée. L’opinion s’interroge, et même le CNT semble dans le flou le plus total.

Si l’argent n’avait pas été perçu, comme prévu, pourquoi ne pas l’avoir indiqué au CNT afin d’éviter toute suspicion ? Pourquoi attendre que l’affaire éclate au grand jour pour fournir des explications confuses, contradictoires et incohérentes, d’abord par les partenaires, ensuite par le Premier ministre ?

Le Premier ministre Bah Oury, d’ailleurs, n’apporte aucun éclairage nouveau. Il se contente de reprendre mécaniquement les arguments de Baowu Ressources et WCS, deux entreprises avant tout soucieuses de protéger leurs intérêts et leur réputation.

Pendant ce temps, il est de notoriété publique que, depuis des mois, le gouvernement multiplie les démarches pour obtenir des financements, tant auprès des partenaires internationaux que du système bancaire, afin de combler des caisses désespérément vides. Comment peut-il prétendre ignorer l’existence de 99 millions de dollars immédiatement mobilisables, tout en tendant la main partout pour trouver des fonds ?

Quel paradoxe !

On a également affirmé que le FMI et la Banque mondiale avaient été notifiés des termes de la convention liant l’État aux partenaires miniers du projet Simandou. Or, un rapport de la Banque mondiale dément formellement cette déclaration. Et Bah Oury lui-même reconnaît qu’il faudra encore « s’armer de patience » avant d’espérer accéder à ce fameux sésame.

Comme aiment à le rappeler les professionnels de l’information, les faits sont têtus, les commentaires libres.

Dès lors, faut-il se fier à la réalité des faits ou aux explications embarrassées, élaborées en urgence pour tenter d’éteindre un scandale révélé contre toute attente et devenu, jour après jour, un véritable boulet pour les autorités ?

Souleymane SOUZA KONATÉ

 

Laisser un commentaire

Votre adresse email ne sera pas publiée.