La Guinée doit à nouveau s’expliquer devant la Cour de justice de la CEDEAO dans les prochains jours et semaines. En effet, la défense de Aliou Bah président du parti MoDel a porté plainte contre l’Etat guinéen pour violation des droits de son client. Il a été condamné à deux ans de prison ferme en début d’année pour “offense au chef de l’État.
“Au regard des violations manifestes qui ont caractérisé cette procédure cavalière, en accord bien entendu avec M. Mamadou Aliou BAH, une plainte a été déposée avant-hier, au greffe de la Cour de justice de la CEDEAO. Cette plainte a été accompagnée d’une demande de soumission impossible à accélérer. L’État guinéen a reçu hier, notification de notre plainte. Il a un mois à compter de cette notification, pour se prononcer”, a annoncé Me Pépé Antoine Lamah lors d’une conférence de presse organisée à Conakry, jeudi 13 février 2024.
“Le collectif a estimé que plusieurs droits fondamentaux de M. Mamadou Aliou BAH ont été violés. En premier lieu, le collectif a relevé la violation du droit à la liberté individuelle de M. Mamadou Aliou BAH. Dans cette procédure, les droits de M. Mamadou Aliou BAH ont été violés de bout en bout. À la frontière guinéo-léonaise, M. Mamadou Aliou BAH a été empêché de sortir du territoire, alors qu’aucune décision administrative ne l’avait établie. Aucun titre n’a été opposé à M. Mamadou Aliou BAH pour l’empêcher de sortir du territoire national. M. Mamadou Aliou BAH est un citoyen qui jouit de ses droits et de ses libertés. Il a la liberté d’aller et de venir. Et en tant que citoyen de la CEDEAO, il est libre de circuler librement dans tous les États membres de la CEDEAO”, a-t-il expliqué.
Et d’ajouter : “à la direction centrale des investigations judiciaires, M. Mamadou Aliou BAH n’était plus libre de se mouvoir. (…) Nous avons constaté que M. Mamadou Aliou BAH était détenu dans une situation de violations de ses droits, et que de ce fait, il était privé de sa garde. Il n’est pas en prison parce qu’il est simplement le Président du Parti MoDeL, il est en prison parce qu’il a eu le courage d’exprimer son opinion, de donner son analyse sur la conduite de la transition et la gestion de l’État. C’est pour cette raison que nous avons demandé à la Cour de justice de la CEDEAO de constater cette violation et de demander à l’État guinéen, de remettre immédiatement en liberté, M. Mamadou Aliou BAH”.