Dans la soirée du mardi 2 décembre 2024, Habib Marouane Camara, journaliste et fondateur du site d’information Lerevelateur224.com, a été kidnappé. Selon son épouse, il se rendait à un rendez-vous avec l’homme d’affaires Kerfalla Person Camara (KPC), qui a démenti toute implication dans ce kidnapping.
Quelques jours plus tôt, le journaliste avait alerté sur les réseaux sociaux qu’un commando était à sa recherche et que sa vie était en danger. Dans une déclaration en date du 27 novembre 2024, ses avocats avaient également dénoncé des menaces d’enlèvement imminent émanant d’un groupe d’individus, précisant que leur client était disposé à répondre à toute convocation de la justice.
Ces avertissements se sont malheureusement confirmés. Habib Marouane Camara a été enlevé par des hommes armés en uniforme et conduit vers une destination inconnue, selon le collectif d’avocats du journaliste. Soixante Douze (72) heures après cet acte, ni sa famille ni ses avocats ne savent où il est détenu, qui sont ses ravisseurs, ni les raisons de cet enlèvement.
Les lois guinéennes prévoient pourtant des procédures claires concernant les interpellations. La Charte de la Transition, en son article 8, stipule qu’ « aucune situation d’exception ne doit justifier les violations des droits humains. » L’article 12, quant à lui, interdit les arrestations et détentions arbitraires, tout en garantissant le droit à l’assistance d’un avocat dès l’instant de l’interpellation ou de la détention.
Presse Solidaire condamne fermement cet enlèvement, qui constitue une violation flagrante des droits humains.
Nous appelons les autorités de la transition à tout mettre en œuvre pour localiser Habib Marouane Camara, garantir sa libération immédiate ou expliquer clairement les raisons de cette détention, conformément aux dispositions légales.
Nous constatons avec amertume que le kidnapping, autrefois l’apanage des groupes criminels, devient un mode opératoire inquiétant contre les voix critiques en Guinée. Cette pratique menace les fondements mêmes de la liberté d’expression et de la démocratie.
Presse Solidaire exprime sa solidarité avec la famille de notre confrère et invite la Haute Autorité de la Communication (HAC) à s’exprimer publiquement sur cette affaire. En agissant ainsi, l’institution démontrera son engagement à défendre les droits des journalistes et à ne pas se limiter aux seules sanctions administratives.
Presse Solidaire réaffirme son engagement indéfectible en faveur de la liberté de la presse et des droits humains.
Conakry, le 6 novembre 2024
La Coordination générale