Ibrahima Sory Diallo : “Le président Doumbouya n’est pas le problème, il est la solution”
Guinée
Le président de l’alliance ADC-BOC, Dr Ibrahima Sory Diallo, était l’un des invités de marque de l’assemblée générale de Fouti-Laffidi, tenue dimanche dernier à Conakry. Dans son intervention, l’homme politique a livré une analyse sans détour sur la gouvernance actuelle, saluant certaines avancées tout en pointant du doigt les failles au sein de l’administration publique.
Abordant les changements opérés depuis la prise du pouvoir par le Comité National du Rassemblement pour le Développement (CNRD), Dr Diallo a tenu à faire une mise au point : “Depuis le 5 septembre, il n’y a pas mal de changements, il n’y a pas mal d’avancées à apprécier. Mais il faut faire la différence entre l’administration publique et le CNRD”, a-t-il affirmé.
Pour lui, les défaillances constatées dans la gestion quotidienne de l’État ne sauraient être imputées directement à la junte au pouvoir.
“Aujourd’hui, si au niveau de l’administration, il y a eu des défaillances, on ne peut pas mettre ça sur la tête du CNRD, dans la mesure où il y a ce qu’on appelle le principe de séparation du pouvoir, qui incarne à un Premier ministre de gérer l’administration et au président de gérer tout ce qui est de l’action publique.”
Il a également salué la volonté des autorités d’amener certains responsables à répondre de leurs actes devant la justice, soulignant une dynamique de reddition des comptes qu’il juge positive.
Sur le plan politique, le président de l’ADC-BOC a regretté le manque de concertation au sommet de l’État, notamment depuis la nomination de Bah Oury à la Primature.
“La Primature constitue un lieu où le dialogue social et politique se discute. Au temps de Dr Bernard Gomou, on a assisté à cela. Il y a eu un dialogue. Mais depuis l’arrivée de Bah Oury, il n’y a pas eu de dialogue”, a-t-il dénoncé.
Selon lui, cette absence de concertation entre les acteurs politiques et sociaux constitue un frein au processus de transition. “Nous sommes venus au dialogue en défiant nos collègues des autres structures au sein des forces vives. Pour nous, cela devait continuer, mais M. Bah Oury, qui est un homme politique, n’a pas voulu poursuivre.”
En conclusion, Dr Ibrahima Sory Diallo a tenu à clarifier sa position vis-à-vis du chef de l’État, le président Mamadi Doumbouya. “C’est le moment crucial pour tout Guinéen de comprendre que l’enjeu est majeur. Mais le président Mamadi Doumbouya ne constitue pas le problème pour la Guinée, il constitue une solution, parce que c’est lui qui dirige le pays”.
Tout en reconnaissant certaines insuffisances au niveau gouvernemental, notamment à la Primature, il a réaffirmé sa confiance dans la capacité du président à mener la Guinée vers une meilleure gouvernance : “Jusque-là, je n’ai pas relevé de problèmes liés à sa prise de position ou à sa gestion, si ce n’est le fait qu’au niveau de la Primature, ça ne va pas”, a martelé Ibrahima Sory Diallo.
