Guinée : la Tribune du CNRD défend une Constitution « écrite par et pour les Guinéens”

À moins de deux mois du référendum constitutionnel prévu le 21 septembre prochain, la structure citoyenne “Tribune du CNRD” a tenu une conférence de presse ce samedi à la Maison de la presse de Conakry. L’objectif : expliquer les grandes lignes du projet de la nouvelle Constitution et appelle les Guinéens à voter massivement en sa faveur.

Une réponse aux critiques contre la transition

Face à ce qu’elle qualifie de « campagne de désinformation », la porte-parole de la “Tribune du CNRD”, Yariatou Keïta, a tenu à défendre les fondements de la transition en cours.

« Depuis plusieurs semaines, des voix s’élèvent pour attaquer la transition actuelle et les efforts de refondation engagés par le président de la République. Ces attaques, souvent dénuées de fondement, visent à manipuler l’opinion, affaiblir les institutions et semer le doute dans l’esprit des Guinéens. »

Elle a précisé que la “Tribune du CNRD” n’est ni une formation politique ni un organe de propagande, mais une plateforme citoyenne engagée à défendre les acquis de la refondation nationale. « Nous avons choisi de répondre par les faits, et non par la polémique. Aujourd’hui, nous réaffirmons notre engagement à soutenir la dynamique de refondation », a-t-elle déclaré.

Des innovations saluées dans le texte proposé

De son côté, la vice-coordinatrice de la structure, Naténin Camara, a mis en lumière plusieurs dispositions du projet de Constitution, saluant ce qu’elle considère comme des avancées sociales majeures. Elle a notamment cité l’article 27, qui garantit les droits des personnes en situation de handicap, en assurant leur accès à la formation, aux infrastructures publiques, aux moyens de transport, mais aussi leur protection contre les violences, la traite, et les discriminations.

Mme Camara a aussi insisté sur l’article 21, consacré à l’éducation : « Cet article rend l’école obligatoire pour les enfants de 5 à 17 ans et consacre la gratuité de l’enseignement. Ce n’est pas un simple texte juridique, mais un acte de justice sociale », a-t-elle souligné. « Chaque enfant guinéen doit être en classe, et non dans la rue, les marchés ou les mines. Le véritable avenir d’une nation se construit à l’école. »

Autre point mis en avant : “la parité hommes-femmes”, avec l’article 6, qui impose un quota d’au moins 30 % de femmes dans les postes de décision à tous les niveaux. Quant à “l’article 5”, il officialise les langues nationales aux côtés du français, qui reste la langue de travail de l’administration, tout en promouvant leur enseignement.

Un texte « rédigé par les Guinéens, pour les Guinéens »

Le coordinateur général de la “Tribune du CNRD”, Billy Keïta, a insisté sur le caractère inclusif de l’élaboration du texte. « Cette Constitution n’a pas été imposée par une commission restreinte. Elle est le fruit d’un processus participatif impliquant des citoyens guinéens. C’est pourquoi nous disons qu’elle nous ressemble et nous rassemble », a-t-il affirmé.

Il a par ailleurs affirmé que de nombreux Guinéens souhaitent voir le général Mamadi Doumbouya se présenter à la prochaine élection présidentielle : « C’est une partie du peuple qui le demande. Nous voyons les transformations en cours. Le général Doumbouya est perçu par beaucoup comme l’homme de la situation. Si aujourd’hui il hésite, nous, nous l’encourageons à écouter son peuple. »

Le référendum constitutionnel est prévu pour le 21 septembre 2025. D’ici là, la “Tribune du CNRD” prévoit de multiplier les actions de sensibilisation pour convaincre la population des enjeux du texte et promouvoir un vote massif en faveur du « Oui ».

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