En réaction aux arrestations et détentions arbitraires des membres du Front National pour la Défense de la Constitution (FNDC) et à une série de violences policières survenues lors des manifestations du 28 et 29 juillet 2022 à Conakry causant cinq morts et au moins trois blessés par balle, Fabien Offner, chercheur au bureau d’Amnesty International pour l’Afrique de l’Ouest et du Centre International, a déclaré :
« Les autorités guinéennes doivent mettre fin au recours excessif à la force en réponse aux manifestations de grande ampleur dont celle qui a eu lieu le jeudi 28 et vendredi 29 juillet débouchant sur la mort de cinq personnes. Amnesty International demande la libération immédiate et inconditionnelle des personnes arrêtées arbitrairement et l’abandon des poursuites lancées à leur encontre. »
« Selon des témoignages recueillis et documentés par l’organisation, les forces de l’ordre ont tiré à balles réelles sur les manifestants alors qu’ils protestaient dans les rues de Conakry. Amnesty International rappelle que sous le droit international l’usage de la force lors du maintien de l’ordre doit être strictement nécessaire et proportionnel, et que l’utilisation des armes à feu est interdite sauf en cas de danger imminent de mort ou blessure grave. »
« Les autorités doivent également conduire des enquêtes efficaces, indépendantes et impartiales concernant les cas présumés de personnes tuées ou blessées par balle, et au terme de ces enquêtes poursuivre et juger les personnes suspectées à travers des procès équitables devant des tribunaux compétents, indépendants et impartiaux. »
Complément d’information
Le 28 juillet 2022, l’organisation de la société civile FNDC a organisé une manifestation pour dénoncer la gestion unilatérale de la transition. Des violences ont éclaté entre forces de l’ordre et manifestants. Selon un communiqué des autorités, cinq personnes ont perdu la vie et plusieurs autres ont été arrêtées dont deux membres du FNDC et un responsable du parti politique Union des Forces Républicaines (UFR).
Le 29 juillet, des poursuites judiciaires ont été lancées à l’encontre de Oumar Sylla alias Foniké Menguè, Ibrahima Diallo et Saikou Yaya Barry pour manifestation illicite, destruction d’édifice public et privé, provocation à un attroupement, coups et blessures volontaires, entrave à la liberté de circulation et complicité, suivies de leur arrestation dans la nuit du 30 au 31 juillet. Ils sont actuellement écroués à la prison civile de Conakry.
Source : Amnesty International