La République de Guinée connaît un délestage récurrent du courant électrique dans les ménages depuis un moment. Cette coupure intempestive a occupé des manifestations de rue notamment à Kindia et à Conakry.
Qu’est ce qui est à l’origine de ce délestage ? L’ancien ministre de l’Energie, de l’Hydraulique et des Hydrocarbures, Ibrahima Abé Sylla, a répondu à cette interrogation. C’était chez nos confrères d’Espace Fm dans l’émission des Grandes Gueules de ce lundi 18 mars 2023. Il a aussi apporté des pistes de solutions.
«Quand j’ai pris service en 2021, ce pays avait comme production d’énergie seulement les centrales de Souapiti, Kaléta et Garafiri. Parallèlement, il y avait des centrales HFO, Tombo 1, Tombo 2, Tombo 3 et une centrale à Kipé. La combinaison de l’ensemble des centrales était à un niveau plus ou moins acceptable. Au fil du temps, ils ont amené un bateau, le bateau était là mais ça nous coûtait excessivement cher. Çà, il faut le comprendre. C’était dans l’ordre de 5 millions à 8 millions de dollars par mois. Quand tu regardes le budget guinéen, c’était très lourd pour nous. Pourquoi c’était à 8 milliards de francs guinéens, c’est parce qu’ils avaient arrêté deux autres centrales qui appartenaient à l’État notamment Kaloum 1 et 2. Ce qui avait permis à Kaloum 4 de démarrer. C’était vraiment la force réelle de l’énergie guinéenne parce que ça stabilisait non seulement le réseau mais ça pouvait aussi produire pas mal d’énergie en l’occurrence de 30 à 35 mégawatts. L’ensemble de ces productions étaient de sorte qu’on pouvait couvrir les besoins du gouvernement et de l’État guinéen. C’était vraiment je dirais stupide d’avoir un bateau alors que tu as suffisamment de production sur place. Ça m’a mis vraiment mal à l’aise. Ce n’était pas bon. Parce que c’était émaillé de fraude. Quand le bateau est venu, ils ont arrêté les groupes Kaloum 3, Kaloum 2. Il y avait la fraude J’ai fait les calculs du coût du carburant, c’était vraiment monstrueux.
Aujourd’hui, en termes de solutions, il faut redémarrer la centrale thermique K3 de Kaloum qui a 40 mégawatts. Si les autres centrales telles que Kaloum 1, Kaloum 2 ainsi que Kipé sont opérationnelles, on peut s’en passer du bateau thermique. Parce qu’en termes de coût, on ne peut pas comparer parce que ces centrales appartiennent à l’État et il suffit juste de chercher le carburant. Et ce qu’il faut retenir, c’est que cette crise est provoquée pour faire venir le bateau qui sera très coûteux pour le pays », a expliqué Abé Sylla.