Conakry. L’immigration clandestine en débat à l’université Mercure International 

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L’université Mercure international a organisé une conférence débat ce samedi 9 mars 2024 dans l’enceinte de leur établissement à Kipé dans la commune de Ratoma. « L’immigration clandestine : entre espérances et tragédies », est le thème de cette conférence. 

 

Elle a été animée par Karfa Sira Diallo, fondateur du réseau Mémoire et Partages et élu local à Bordeaux en France. Les apprenants ont répondu massivement à cette rencontre pour cerner les contours de cette thématique importante. 

Madame Tounkara Mariam Diallo, fondatrice de l’université Mercure international

 

« C’est une thématique d’actualité je pense.  Comme vous le savez aujourd’hui, la jeunesse rêve de découvrir, rêve d’immigration et il est bon que les enfants comprennent les bons côtés et les mauvais côtés de l’immigration. Donc, ils sont à l’université aujourd’hui, c’est tout à fait normal qu’il rêve d’aller poursuivre les études quelque part. Mais ce que nous voulons dire c’est que, il faut le faire régulièrement. Immigration oui mais immigration régulière, évitez le chemin tortueux de l’immigration clandestine », a expliqué Madame Tounkara Mariam Diallo, fondatrice de l’université Mercure international.

 

Dans son exposé,  Karfa Sira Diallo, est longuement revenu sur les risques liés à l’immigration clandestine. « L’immigration clandestine est une question complexe, extrêmement difficile qui met  effectivement en tension l’espérance d’une vie meilleure et également la réalité du quotidien dans les pays d’accueil extrêmement difficile voir pour certains périlleux. Pour moi, c’était important de venir dire à la jeunesse guinéenne notamment à la jeunesse de l’Université Mercure International que le rêve,  l’espérance d’améliorer sa condition,  d’améliorer ses connaissances, son savoir,  son apprentissage à vouloir s’expatrier pour aller apprendre d’un autre pays est une espérance, un rêve tout à fait légitime, compréhensible et encouragé à tout point de vue », a-t-il expliqué.

Karfa Sira Diallo, fondateur du réseau Mémoire et Partages et élu local à Bordeaux en France

 

Et de poursuivre, « cependant, il était important également de leur dire qu’il y a une réalité.  La réalité aujourd’hui, c’est celle de législation,  de réglementation,  notamment en Europe extrêmement dure, extrêmement presque périlleuse pour la plupart de ces jeunes africains qui essaient d’aller vers le nord, qui essaient d’aller vers les pays occidentaux.  Pour moi, c’était important de rappeler ces législations qui sont mises en place de plus en plus dans les pays Européens sous l’influence de l’extrême droite qui sont des législations qui rendent la vie,  qui rendent les études des migrants dans les pays occidentaux extrêmement compliquée et difficile voir même pour certains meurtrière. C’était donc pour moi de montrer l’attention qu’il y a entre l’espérance des uns et la réalité sordide voir criminalisation de ces migrants ». 

 

Ensuite, pour inverser la tendance, Karfa Diallo propose aux États africains de travailler sur l’éducation. Parce que : « ce qui est essentiel,  les États d’origines(migrants) doivent sensibiliser les jeunes sur le risque de cette immigration clandestine.  Ils doivent aussi mettre tout leur poids dans la balance pour que les Etats Européens puissent avoir une politique de visa plus humanistes. Les études ont démontré que plus les politiques de visa étaient dures, plus il y avait des gens qui aspirent à l’immigration.  Donc il faut aujourd’hui que les Etats Africains exigent avec des conditionnalités que les Etats européens notamment, aient une politique de visa beaucoup plus souple parce que ça permettrait une circulation qui n’encourage pas l’immigration clandestine ». 

 

A la sortie de la salle de conférence, les étudiants que nous avons rencontrés ont exprimé leur satisfaction après l’exposé de l’expert. Ils ont aussi souhaité que de telles conférences soient organisées régulièrement. 

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