L’Union des Forces Démocratiques de Guinée (UFDG) s’indigne. Son président, Mamadou Cellou Dalein Diallo, a été empêché de s’enrôler sur la liste électorale dans le cadre de l’opération de recensement civil en cours. Une situation jugée « injuste et préoccupante » par les cadres du parti, notamment par Abdoulaye Bah, coordinateur national des fédérations de l’intérieur.
Lors de l’assemblée générale hebdomadaire de l’UFDG ce samedi 28 juin, tenue au siège du parti à Conakry, Abdoulaye Bah a pris la parole pour dénoncer ce qu’il considère comme une entrave grave aux droits civiques du principal opposant au régime.
« Le monde est témoin, l’Afrique est témoin, que le citoyen Mamadou Cellou Dalein Diallo a été refusé de bénéficier du décret lançant l’opération de recensement civil guinéen », a déclaré Abdoulaye Bah devant une foule de militants mobilisés. « Ce n’est pas joli, ce n’est pas gentil entre nous, puisque le recensement est fait pour les guinéennes et les guinéens », a-t-il poursuivi, exprimant l’incompréhension du parti face à ce refus.
Selon lui, rien ne justifie l’exclusion de M. Diallo de cette opération pourtant censée être inclusive. Le décret présidentiel encadrant le processus stipule que tout Guinéen âgé d’au moins 10 ans a le droit d’être recensé et enregistré dans les bases de données de l’État. Or, Mamadou Cellou Dalein Diallo, actuellement en exil à Abidjan, remplit toutes les conditions légales.
« Pourquoi avoir privé le citoyen Mamadou Cellou Dalein Diallo de recensement ? Ce n’est pas bon pour l’image de la Guinée, ce n’est pas bon pour le vivre-ensemble, ce n’est pas bon pour la cohésion nationale », a martelé Abdoulaye Bah, évoquant les conséquences politiques et symboliques d’un tel geste.
Le responsable de l’UFDG rappelle que son parti a été l’un des plus engagés dans la sensibilisation autour de cette opération. Pour lui, cette exclusion s’apparente à une volonté manifeste de marginaliser un adversaire politique de premier plan.
« N’est-il pas guinéen ? N’a-t-il pas le droit d’être connu par son pays, par son État ? Gros point d’interrogation », s’est-il interrogé, visiblement outré.
Dans un ton grave, Abdoulaye Bah a également dénoncé ce qu’il qualifie de « dérive institutionnelle » en rappelant que « la boussole dont on nous a parlé est grippée », une critique à peine voilée du gouvernement de transition.
En conclusion il a lancé un appel solennel à l’État guinéen. « Il n’est pas trop tard pour faire du bien. Il n’est pas encore trop tard pour recenser le citoyen Mamadou Cellou Dalein Diallo. Nous appelons les autorités à ne pas créer un précédent juridique, à dépêcher les services compétents à Abidjan pour lui permettre de s’enrôler », a plaidé Abdoulaye Bah.