CONAKRY-Ce 15 septembre 2022 marque le délai de rigueur qu’avait accordé la Cour de répression des infractions économiques et financières (Crief) pour la fermeture des boutiques et autres points de vente non-agréés de médicaments et produits de santé sur toute l’étendue du territoire nationale. Aly Touré, le Procureur Spécial de cette cour anti-corruption avertit que ce délai de rigueur sera respecté et que tout contrevenant sera interpelé et jugé.
« Tout contrevenant sera interpelé, entendu sous procès-verbal, déféré au Parquet de la Crief et jugé conformément à la Loi », a averti mercredi 14 septembre 2022, le magistrat. D’après nos informations, les forces de défense et de sécurité feront des descentes musclées dans les marchés et autres lieux de vente non agréés. L’objectif est de s’assurer de l’application effective de cette décision diversement appréciée par les spécialistes de la santé et les vendeurs de médicaments.
Docteur Baldé Alassane Boubacar détenteur d’une officine pharmaceutique à Cosa garde un optimiste mesuré. » Ce n’est pas la première fois d’interdire la vente des médicaments par terre. Mais comme le dit l’adage, on juge le maçon au pied du mur. Cette fois-ci, comme c’est arrivé au niveau de la CRIEF, on a de l’espoir que ça aboutira. La vente des faux médicaments en Guinée est un fléau, c’est une pathologie qui en train de tuer la population à petit feu. A un moment donné, il faut que ça s’arrête », explique ce pharmacien.
Ce vendeur de médicaments par terre n’est pas de cet avis. Il exprime des craintes. « La vente des médicaments par terre aide beaucoup le bas peuple. Parce que ce n’est pas tout le monde qui a la capacité de partir à la pharmacie pour acheter des médicaments. Les moyens manquent aux gens. En plus, la majeure partie des médicaments que nous nous vendons ici, on revend les mêmes produits à la pharmacie. On s’approvisionne au même endroit, la seule différence peut-être, c’est la conservation », explique ce vendeur qui s’inquiète pour l’avenir de son travail.
Fanta Kaba une citoyenne rencontrée à Cosa, salue la décision des autorités, mais lance un appel au Gouvernement. » C’est une bonne chose d’interdire la vente des médicaments par terre. Mais, je lance un appel au Gouvernement pour nous aider à avoir des médicaments à moindre coût parce que les guinéens souffrent beaucoup », a-t-elle lancé.
Fodé Moussa Sylla, un autre vendeur de médicaments par terre soutient la décision de la cour de répression des infractions économiques et financière (CRIEF). Toutefois, il demande au Gouvernement de trouver des alternatives pour ne pas punir la population à cause de la rupture dans l’approvisionnement en médicaments essentiels.
Dossier à suivre…
Avec Africaguinee