Mort de Thierno Mamadou Diallo : « je vous donne ma parole que les auteurs seront poursuivis » (Wright)
Informé par voie de presse ce jeudi 2 juin, de la mort de Thierno Mamadou Diallo, 19 ans, élève en classe de 10ème année qui, selon lui, est mort dans des circonstances non encore élucidées, lors d’une protestation contre la hausse du prix du carburant à Ratoma, aux environs de 21 heures, le Procureur général près la Cour d’Appel de Conakry accompagné des membres de cette Cour a effectué une visite aujourd’hui à la morgue de l’hôpital Ignace Deen où le corps du jeune a été transporté ce matin, après avoir passé la nuit dans une mosquée à Hamdallaye.
Après un tour à l’intérieur de la chambre froide où se trouve le corps du jeune garçon, Alphonse Charles Wright à fait savoir que ce n’est pas de gaieté de cœur, quelles que soient les circonstances du décès, que l’on dise qu’un Guinéen a perdu la vie.
« Lorsque vous entendez qu’il y a eu des cas de morts, si vous ne pouvez pas participer de manière humaine à l’apaisement de la douleur de la famille éplorée, vous devriez éviter de faire la surenchère inutile. On a abandonné le corps, le corps n’a pas été accepté, tout ça pour quel but ? pour quel finalité ? Vous avez entendu le médecin, j’ai entendu le frère de la victime parler. Ce n’est pas comme ça […]. On a dit que RFI a tenté de me joindre mais en vain, mais comment voulez vous qu’on communique sur une chose si on ne vient pas à la source ? La preuve est qu’on est là, c’est pour pouvoir recueillir les éléments d’informations nous permettant de donner des orientations », a-t-il souligné.
Plus loin, le magistrat d’apporter des précisions : « Mon Procureur de la République près le Tribunal de Première Instance de Dixinn a déjà reçu des instructions du parquet général de saisir la Brigade de Recherche pour déterminer pour l’instant la cause du décès. La preuve est que la réquisition vient d’être déposée, le travail va être fait par des médecins légistes et pour l’instant, je demande à tout le monde de ne pas faire la surenchère, de laisser les experts faire leur travail. À l’issue de ce travail fait par les experts et lorsqu’ils vont nous déposer le rapport médical légal, je promets à la presse que ce rapport là, dans la limite du secret de l’enquête sera mis à la portée de l’ensemble de l’opinion publique nationale et internationale », a-t-il laissé entendre.
Finalement, Charles Wright a fait remarquer qu’on ne peut pas faire de l’opinion publique, une opinion de réquisition face à des forces de défense et de sécurité « C’est la police qui tue, ce sont des militaires qui tuent, déclaration sur la base de quoi ? Qu’on ait raison gardée. En tout cas, mon parquet s’est inscrit dans une logique qui n’est égale qu’à la logique de la vérité, celle de lutter contre l’impunité. Si les rapports d’autopsie justifient avec précision les causes du décès, je vous donne ma parole que les auteurs seront poursuivis […]. Pour le moment, le corps ne peut pas être restitué à la famille, il faut que le travail d’expertise d’autopsie soit fait. C’est ce qui va être fait dès maintenant et j’ai dit à toute la famille que les prises en charge des frais funéraires et autres, nous nous occuperons de cette question parce que le ministère public que nous sommes, nous représentons pas seulement l’Etat, nous représentons la société toute entière. Lorsqu’un membre de cette société est touché, c’est comme si c’est nous », a-t-il conclu.
Avec mediaguinee