Doumbouya candidat : “Aucune base juridique pour parler de parjure”, dit Charles Wright
Alphonse Charles Wright, ancien ministre de la Justice et des Droits de l’Homme trouve légale la candidature de Mamadi Doumbouya à l’élection présidentielle du 28 décembre 2025.
L’ancien garde des Sceaux, ministre de la Justice et des Droits de l’Homme, Alphonse Charles Wright, a affirmé dimanche 16 novembre 2025, lors de l’assemblée générale de Fouti-Laffidi, que la candidature du général Mamadi Doumbouya à l’élection présidentielle est « parfaitement légale ».
Selon lui, il n’existe aucun fondement juridique permettant de qualifier cette décision de parjure, puisque la Charte de la transition n’est plus en vigueur et que la Constitution actuellement en vigueur n’interdit pas au chef de l’État de se présenter à une élection.
« La notion de parjure ne peut plus exister à partir du moment où le texte sur lequel elle reposait a disparu. C’est comme vouloir construire une maison sans fondations : si le soubassement n’existe plus, tout le reste s’effondre. Je parle en juriste, pas avec une émotion politique ou partisane », a-t-il précisé.
L’ancien ministre explique que si la Charte de la transition était encore applicable, le fait pour le président de se présenter aurait pu être considéré comme un parjure. « Mais dès lors que cette charte, qui avait valeur normative et constitutionnelle, n’est plus d’actualité, comment pourrait-on lui reprocher de violer un texte qui n’existe plus ? », interroge-t-il.
Poursuivant son argumentaire, Charles Wright rappelle que la Charte ne peut produire des effets que lorsqu’elle est en vigueur : « Lorsqu’un être humain meurt, il perd sa personnalité juridique. De la même manière, un texte qui n’est plus applicable ne peut produire aucun effet. »
Il a également estimé qu’il est incorrect de parler de « nouvelle Constitution ». « À partir du moment où une Constitution est promulguée et entre en vigueur, on ne parle plus de ‘nouvelle’ Constitution. Le président de la République, dans son décret, l’a d’ailleurs clairement indiqué : il a promulgué la Constitution, pas une nouvelle Constitution », souligne-t-il.
Charles Wright rappelle que les dispositions transitoires du texte fondamental prévoient explicitement que, jusqu’à la mise en place complète des institutions, les organes de la transition continuent d’assurer deux missions : veiller au fonctionnement des institutions et garantir le fonctionnement régulier de l’État.

Pour conclure, l’ancien ministre insiste sur sa position : « La Charte de la transition n’est plus en vigueur aujourd’hui. Puisqu’elle n’existe plus juridiquement, peut-on parler de parjure ? D’un point de vue politique, chacun peut avoir son opinion. Mais du point de vue du droit, on ne peut pas reprocher à quelqu’un d’avoir violé un texte qui n’a plus d’existence juridique. »