Écouter les filles, agir avec elles : une génération en marche contre les violences 

À l’occasion de la Journée internationale de la jeune fille, célébrée en différé ce vendredi 17 octobre 2025 à Conakry, le Club des jeunes filles leaders de Guinée (CJFLG), en partenariat avec Plan International Guinée, a organisé un ciné-débat autour du thème : « Écouter les filles, agir avec elles ». Une initiative qui vise à sensibiliser et mobiliser autour de la lutte contre les mariages d’enfants en Guinée.

L’événement, tenu en présence d’acteurs de la société civile, de représentants des autorités et de jeunes militantes, s’inscrit dans une dynamique de prévention des violences basées sur le genre (VBG). L’objectif : renforcer le leadership des jeunes filles et promouvoir leur implication active dans les efforts de changement social.

Selon les données du CJFLG, les filles en Guinée continuent de faire face à de nombreuses formes de violences, notamment les mutilations génitales féminines (MGF), les mariages précoces et forcés, ainsi que les violences physiques et sexuelles. D’après l’Enquête Démographique et de Santé (EDS) de 2018, 95 % des femmes âgées de 15 à 49 ans ont subi des MGF ; 22 % des filles sont mariées avant l’âge de 15 ans, et près de la moitié (49 %) avant 18 ans. En 2024, le CJFLG a recensé 474 cas de violences basées sur le genre, dont 83 cas de mariages d’enfants.

Dans son allocution, Oumou Khaïry Diallo, directrice exécutive du CJFLG, a mis en lumière les conséquences dramatiques des VBG sur les filles : déscolarisation, dépendance économique, risques sanitaires accrus, et exposition aux violences domestiques. Elle a toutefois salué la résilience des jeunes filles guinéennes.

« Les filles résistent. Elles s’organisent, s’expriment, défendent leurs droits, souvent dans le silence mais avec détermination. […] Il est temps de reconnaître que les filles ne sont pas seulement en première ligne des crises : elles sont aussi en première ligne du changement », a-t-elle déclaré.