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Le dossier Mohamed Diané en appel : l’ancien ministre de la défense fait volte-face à la CRIEF

Ce jeudi, la chambre des appels de la Cour de Répression des Infractions Économiques et Financières (CRIEF) a débattu de l’affaire opposant Mohamed Diané, ancien ministre de la Défense nationale, à l’État guinéen. L’ex-ministre, condamné en première instance pour des faits de détournement de deniers publics, d’enrichissement illicite et de blanchiment de capitaux, espère voir sa condamnation annulée et a pris la parole pour clamer son innocence.

Lors de cette audience, Mohamed Diané n’a pas mâché ses mots. Interrogé sur les accusations portées contre lui, il a vivement contesté la validité de ces charges, dénonçant une procédure marquée par « des irrégularités flagrantes ». « Je réaffirme mon innocence face aux accusations qui sont portées contre moi. Ces accusations ne reposent sur aucune preuve tangible, aucune base juridique solide. Cette procédure, depuis les enquêtes préliminaires jusqu’au verdict final, a été entachée de vices qui soulèvent de sérieuses questions sur l’intégrité du système judiciaire », a-t-il martelé, avec une énergie palpable.

L’ancien ministre, visiblement affecté par sa situation, a également dénoncé l’accusation de détournement de fonds publics. Selon lui, il est « inconcevable » d’avoir été condamné pour un délit dont les éléments essentiels n’ont jamais été clairement établis. Quant aux accusations d’enrichissement illicite et de blanchiment de capitaux, Mohamed Diané a rejeté l’idée que des biens lui soient attribués à tort, soulignant que ces allégations étaient non seulement infondées, mais qu’aucune preuve n’avait été fournie pour les étayer.

Avec une conviction palpable, l’ex-ministre a accusé la procédure judiciaire de violer « les principes fondamentaux du droit pénal », affirmant que sa condamnation reposait sur « des allégations vagues ». Il a ainsi appelé la Cour à traiter son affaire avec « impartialité et rigueur », en insistant sur le fait qu’il ne s’agissait en aucun cas d’une simple question juridique, mais d’une véritable injustice.

Pour appuyer sa défense, Mohamed Diané a mis en lumière un élément qu’il considère comme essentiel : la différence de traitement entre son dossier et ceux d’autres personnalités politiques. Il a rappelé les procès de certains de ses anciens collègues ministres, ainsi que de responsables de l’Assemblée nationale, qui ont été jugés de manière apparemment plus équitable. Selon lui, les intendants militaires, responsables de la gestion du budget du ministère de la Défense, n’ont jamais été convoqués en dépit de ses demandes répétées. « J’ai tout fait pour qu’on convoque les intendants militaires, mais personne n’a eu le courage de le faire, car ce sont des militaires », s’est-il indigné, en insistant sur la nécessité d’une enquête complète.

Face à cette demande, le procureur spécial Aly Touré a opposé une fin de non-recevoir, soulignant que, selon la loi, le ministre de la Défense est l’ordonnateur principal des fonds. Il a interrogé l’ex ministre : « Est-ce qu’il y avait un autre ordonnateur ? » Mohamed Diané a répondu en soulignant le rôle du directeur de cabinet, qui, en son absence, assumait également cette fonction. « En six ans à la tête du ministère, on ne m’a jamais rapporté de cas de détournement », a-t-il ajouté, réfutant ainsi l’ensemble des accusations à son encontre.

 

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