La Cour de justice de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) a rendu un verdict retentissant, condamnant la République de Guinée pour plusieurs violations des droits humains survenues entre 2019 et 2020. Cette décision fait suite à une plainte déposée par les responsables du Front national pour la défense de la Constitution (FNDC) à l’époque, après une série d’arrestations et de traitements jugés illégaux.
Dans sa décision, la Cour a déclaré la Guinée coupable et l’a condamnée à verser une indemnité de 5 000 000 CFA aux huit plaignants : Abdourahamane Sanoh, Sekou Koundouno, Ibrahima Diallo, Abdoulaye Oumou Sow, Oumar Sylla dit « Fonike Mangue », Ibrahima Kalil Keita, Cheick Badra Koné, Bailo Destin en Main et Alpha Soumah dit « Bill de Sam ». Ces militants, figures emblématiques du FNDC, avaient été arrêtés lors de leur tentative d’organiser une manifestation le 14 octobre 2019 contre un potentiel troisième mandat du président Alpha Condé.
« La Cour déclare la République de Guinée coupable de plusieurs violations des droits humains et la condamne à verser une indemnité de 5 000 000 CFA aux plaignants”, a écrit sur sa page Facebook, Me Pépé Antoine Lamah, l’un des avocats des plaignants.
Les événements qui ont conduit à cette condamnation remontent au 12 octobre 2019, lorsque les responsables du FNDC ont été interpellés alors qu’ils préparaient une manifestation pour dénoncer ce qu’ils considéraient comme une tentative du président Alpha Condé de prolonger son mandat au-delà de la durée légale. Les militants ont été jugés et condamnés par le tribunal de première instance de Mafanco, avec des peines de prison ferme variant de six mois à un an.